Le rôle des eaux souterraines dans la régulation des ressources en eau est fondamental. Sur 440 milliards de m3 d'eau de pluie qui, en année moyenne, atteignent le sol de France, 170 milliards ne sont pas immédiatement utilisés par la végétation ou évaporés : ils ruissellent et s'infiltrent.
Sur ces 170 milliards de m3, 70 milliards finisent par s'écouler directement en ruisseaux, rivières et fleuves, alors que 100 milliards s'infiltrent dans le sol et le sous-sol.

Sur ces 100 milliards de m3 d'eau infiltrée chaque année, à peine 7 milliards sont prélevés; ces deux chiffres soulignent à la fois l'ampleur du potentiel et son relatif "sous-emploi". Relatif parce que l'essentiel des 93 milliards non directement prélevés finissent par alimenter les cours d'eau, contribuant ainsi pour plus de la moitié au total des écoulements superficiels annuels, notamment à l'étiage (...)

Six français sur dix utilisent de l'eau souterraine à leurs robinets ce qui signifie qu'en moyenne chaque français utilise plus de 80 litres d'eau souterraine chaque jour ! (et 55 litres d'eau de surface). Les besoins agricoles et industriels en eau de surface et souterraine ne sont pas comptabilisés dans ces données. Les français sont également parmi les plus grands consommateurs d'eau embouteillée... d'origine souterraine. Si l'eau souterraine s'infiltre, se filtre, se répand, peut se protéger, acquérir (ou perdre) des qualités et se mettre en réserve, elle a le gros défaut de devenir presque invisible et de ne pouvoir être comptabilisée. Exploitée et gérée que par des méthodes très particulières.

Qu'il soit agriculteur-irriguant, industriel, responsable d'alimentation en eau potable, élu, soucieux de concilier environnement et développement, santé publique et loisirs, le consommateur d'eau est conscient de la double vocation économique et sociale de cet élément indispensable mais pas inépuisable et parfois fragile.