A la fin des années soixante, le gouvernement brésilien mit en place l'opération « Amazonie » pour favoriser le développement économique et social de la région. (...) Parallèlement fut menée une politique de construction routière qui commença avec la Belém-Brasilia et se poursuivit avec la Transamazonienne. Le gouvernement se réserva le contrôle de toutes les terres publiques situées dans une bande de 100 km de part et d'autre des routes amazoniennes (1971). Ces mesures permirent d'ouvrir environ 2,25 millions de km2 à la colonisation. (...) Toutes ces opérations ont entraîné des défrichements considérables : en 1980, plus de dix millions d'hectares ont été détruits, notamment par incendies volontaires ; en cinquante ans, un cinquième des arbres de la plus grande forêt tropicale auraient déjà été abattus. Si le déboisement se poursuit au même rythme, l'Amazonie ne sera plus dans un demi-siècle qu'un immense désert ! Certains climatologues-écologistes y voient une perspective catastrophique. La destruction de la forêt amazonienne aurait des conséquences incalculables sur le climat mondial par augmentation de la teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère et élévation de la température. On a déjà remarqué depuis 1970, des crues anormales par leur ampleur alors que inversement, les cours d'eau disparaissent lors de la saison sèche. (...) Un nouveau péril menace encore la forêt : le développement de vastes plantations de canne à sucre et de manioc pour la production d'alcool combustible dans le cadre du programme national pour l'alcool. (...) Ainsi, les projets ne manquent pas pour assurer le développement économique de cette région, mais certains ne prennent pas assez en compte le sort des populations et de la forêt amazonienne.