C'est un petit carré adhésif de 4,5 centimètres de côté. Lancé officiellement sur le marché français, le 12 janvier, Evra, le premier patch contraceptif, a déjà fait la une des journaux télévisés et de la presse quotidienne. Depuis l'invention de la pilule, en 1956, jamais une telle innovation n'avait eu lieu. Car, si les hormones employées (l'œstrogène et la progestérone) sont les mêmes, c'est leur mode d'administration qui change. (...) Le timbre doit être posé sur une peau «propre, sèche, intacte et sans pilosité. A un endroit où il ne subira aucune friction due à des vêtements serrés.» (...) Reste à convaincre les femmes. Le patch n'a pas que des avantages. Premièrement, il a les mêmes contre-indications que la pilule : il n'est pas recommandé pour les fumeuses et peut provoquer des désagréments. Ensuite, le recours à Evra coûte plus cher que l'utilisation des pilules les plus récentes : il revient à 15 euros par mois, et n'est pas remboursé par la Sécurité Sociale. De plus, pour les femmes qui sont habituées à leur bonne vieille pilule, le côté «visible à l'œil nu» de l'adhésif n'est pas séduisant. (...) Les hommes, eux (aussi), devraient adhérer : selon l'étude TNS Sofres commandée par Janssen-Cilag, 84 % d'entre eux apprécient l'idée de pouvoir s'assurer de visu que leur partenaire se protège.

Le patch contraceptif œstroprogestatif Evra diffuse quotidiennement 150µg d'un progestatif et 20µg d'un œstrogène. Il mesure 20cm2. C'est un patch hebdomadaire : 1 patch par semaine pendant 3 semaines suivies d'une semaine sans patch. Cette voie d'administration permet d'avoir des taux hormonaux plasmatiques constants, sans pics, comme c'est le cas sous contraception orale.

Selon deux études cliniques, le patch Evra semble avoir une observance* meilleure que les contraceptifs oraux. Une étude mentionne un taux de mastodynies* plus élevé sous Evra que sous Mercilon*. Enfin, le taux de décollement du patch rapporté est de 1 à 2%.