Un des problèmes liés à certains pesticides est leur tendance à se concentrer au cours de leur passage par les maillons des chaînes alimentaires : ils atteignent des concentrations maximales chez les prédateurs situés au sommet de la pyramide. (...) En outre, de nombreuses populations d'insectes, de bactéries et de champignons sont devenues résistantes aux pesticides destinés à les contrôler. Sur 2 000 espèces d'insectes considérées comme très nuisibles, environ un quart a déjà produit des populations résistantes à un ou plusieurs insecticides. (...) De plus, il est possible qu'une espèce de prédateur qui contrôle naturellement les populations d'une espèce nuisible soit éliminée par un pesticide, entraînant la prolifération d'organismes nuisibles que les substances chimiques utilisées devaient contrôler.

Les Oiseaux, au sommet de nombreuses chaînes alimentaires, contenaient en 1974 des concentrations de DDT allant de 7 à près de 1000 ppm (parties par million) suivant les espèces. Or pour 25 ppm de DDT, le nombre d'œufs pondus par les Faisans chute et la diminution de l'épaisseur de la coquille des œufs pondus entraîne une augmentation des œufs endommagés avant éclosion.

Le DDT eût d'autres effets : l'essor des Cochenilles⁽¹⁾ des agrumes en Californie. Cet insecticide ayant provoqué l'élimination quasi-totale des insectes prédateurs de la Cochenille, cette espèce se mit à se développer. L'arrêt de l'usage du DDT s'accompagna d'une diminution considérable de ce ravageur.