Larry Gamble s'efforce comme des milliers d'agriculteurs de faire des hautes plaines du Nord Ouest du Texas l'une des régions les plus productives du monde en coton (...) S'il le pouvait, il ferait aussi du maïs mais c'est une plante très mal adaptée à ce plateau semi-aride, perché à 1000 m d'altitude, balayé par les vents et écrasé de soleil. La température moyenne y dépasse 35°C tout l'été. Conséquence : une évaporation phénoménale (10 à 15 mm d'eau par jour).

Pourtant, il pleut... un peu : 500 mm/an environ. C'est deux fois plus qu'à Bordeaux mais la pluie arrive en grande partie entre mai et septembre sous forme d'orages sporadiques. Une grande partie est donc perdue par ruissellement tandis que le reste s'évapore. Difficile dans ces conditions d'obtenir de bons rendements : le coton a beau aimer le soleil, il lui faut de l'eau pour produire ses fibres, 12,7 cm/an exactement.

Alors Larry, comme ses voisins puise dans ses puits pour irriguer sa terre. Près de 700 litres par minute pour un champ de 25 hectares puisés dans l'une des plus grandes nappes souterraines du monde dont le nom a des sonorités de western, l'Ogallala... Les puits de Larry, bien sûr, n'épuiseront pas la nappe. Mais il y en a des milliers sur cette bande de terre de 500 kilomètres. Or la nappe coupée de par sa géologie de toute source de réapprovisionnement se recharge très peu. Son niveau baisse donc d'année en année...