(...) Pour faire face au manque de neige, mais aussi prolonger les débuts et les fins de saison, de nombreuses stations de sport d'hiver s'équipent pour produire de la neige artificielle. Par exemple on relevait en 2000-2001, 125 stations équipées dans les Alpes françaises contre 185 en 2003. «Il est raisonnable de penser que l'on va vers un triplement des surfaces enneigées artificiellement au cours des dix prochaines années» estime le Service d'études et d'aménagement touristique de la montagne... Il existe trois types de mobilisation de l'eau pour la fabrication de neige de culture :
- le prélèvement direct dans les cours d'eau ;
- le prélèvement dans les réseaux d'eau potable ;
- le prélèvement dans des retenues spécialement mises en place.

(...) Les canons à neige sont de gros consommateurs d'eau, à un moment où les rivières sont à leur plus bas niveau, ce qui facilite leur gel et menace l'approvisionnement en eau potable, la production hydroélectrique et la vie aquatique... La neige artificielle étant plus dense, elle contient deux fois plus d'eau. Or 80 % de cette eau sont restitués au bassin versant au printemps provoquant des crues accentuées qui aggravent l'érosion. En outre, certains puisages peuvent transférer vers les hauteurs des eaux polluées par des rejets en aval, une pollution qui s'étendra à tout le versant lors de la fonte. Dans tous les cas, la neige artificielle persiste deux à trois semaines de plus que la neige naturelle et libère en fondant une eau quatre fois plus chargée en minéraux et éléments nutritifs que la neige naturelle ce qui pourrait avoir un impact sur la végétation à long terme. Enfin, l'ajout d'additifs comme le nitrate d'ammonium, ou comme des dérivés de la bactérie Pseudomonas syringae, qui favorisent une cristallisation plus rapide des gouttelettes d'eau, a un impact encore inconnu sur l'environnement.