Le moyen le plus simple de réduire les émissions anthropiques* de carbone ? Ralentir le rythme de la déforestation dans les zones tropicales. Chiffres à l'appui, une dizaine de chercheurs, principalement écologues et climatologues, plaident, vendredi 11 mai, dans la revue Science, pour intégrer la gestion des forêts aux mécanismes de développement propre (MDP) prévus par le protocole de Kyoto.
(...) Car, expliquent Raymond Gullison (University of British Columbia, Canada) et ses coauteurs, la transformation de la forêt tropicale en terres cultivées est responsable de l'émission de 1,5 milliards de tonnes de carbone par an. «Ces émissions sont principalement issues de ce qui est brûlé et de la décomposition de la matière organique qui reste sur place après que les arbres ont été coupés, explique Pierre Friedlingstein (CNRS, Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement et Institut Pierre-Simon Laplace), coauteur de la publication. Dans une moindre mesure, l'effet d'érosion des sols, plus fort en l'absence d'arbres, est également responsable d'émissions».
En outre, cette estimation ne tient pas compte du fait que chaque arbre coupé ne pourra pas contribuer à absorber une part du carbone émis par l'homme. (...) La mise en œuvre d'une telle politique représenterait 12 % de l'effort global de réduction des émissions à réaliser d'ici à 2100 pour stabiliser la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (C02) à 450 ppm (contre 380 ppm aujourd'hui et 280 ppm avant l'ère industrielle).

Après le Brésil et le Chili, l'ONF international a lancé en 2003 (...) de nouveaux projets de « puits de carbone » forestiers :
Au Chili, le projet porte sur la replantation de 14000 hectares de pâturages dégradés, en partenariat avec les petits propriétaires des communautés indigènes disposant de peu de moyens. Sur le plan environnemental, il permet de lutter contre l'érosion des sols et la diminution des ressources en eau (...).